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Travail du sol : attention à l’impact sur les ruissellements et l’érosion

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Avec l’évolution des attentes sociétales et l’objectif fixé par la profession d’atteindre le zéro herbicide, le recours au travail du sol s’est fortement accru ces dernières années. Il présente des avantages techniques et environnementaux non négligeables par rapport à d’autres méthodes de gestion du sol. Toutefois, l’augmentation prévisible des événements pluvieux extrêmes dus aux changements climatiques nécessite d’être vigilant quant à ses impacts possibles sur le ruissellement et l’érosion.

Les sols travaillés plus vulnérables face aux évènements pluvieux extrêmes

Le travail du sol, s’il n’aggrave pas l’érosion lors de pluies faibles, peut se révéler un facteur favorisant l’érosion en cas de pluies conséquentes. En effet, travailler le sol augmente sa capacité d’infiltration, mais il reste beaucoup plus vulnérable qu’un sol enherbé face à l’érosion lors de pluies intenses. Dans ces conditions, le sol étant émietté et sans protection, l’arrachage de particules de terre est particulièrement facile. Elles sont ensuite transportées par le ruissellement et déposées un peu partout dans le vignoble, notamment au sein d’ouvrages hydrauliques : chemins, fossés, canalisations, bassins de rétention… En comparaison, un sol enherbé résiste mieux à l’érosion, puisque l’herbe agit comme un film protecteur, retient la terre en faisant obstacle aux ruissellements et ancre le sol grâce à son système racinaire.

Attention aux exportations de terre lors des opérations de travail du sol

Les phénomènes d’érosion et de sédimentation se produisent naturellement, quel que soit le mode de conduite de la vigne, mais ils peuvent être amplifiés par le travail du sol. C’est particulièrement le cas lorsque de la terre est répandue par les outils en sortie de rang sur des chemins.

Si les ASA et les communes viticoles ont la responsabilité de l’entretien et du curage périodique des ouvrages hydrauliques, les exploitants sont aussi responsables des exportations de terre qu’ils provoquent lors des opérations de travail du sol. Outre les impacts sur la circulation des véhicules ou sur l’esthétique, ces débordements de terre sont un problème pour les ouvrages hydrauliques. Ils contribuent en effet à encombrer ces aménagements, et à les rendre moins opérationnels lorsqu’un événement pluvieux d’ampleur survient. Les dégâts éventuels produits par les précipitations peuvent alors devenir plus importants, et impacter davantage les conditions d’exploitation.

Pour éviter cela, les exploitants doivent être vigilants quant aux débordements de terre qui se produisent lors des opérations de travail du sol. Un ramassage rapide de la terre laissée sur les chemins est donc conseillé pour les conserver en bon état, préserver les ouvrages hydrauliques et limiter les frais collectifs de curage. Ces derniers peuvent effectivement s’avérer conséquents, et sont souvent in fine répercutés sur le monde viticole via des redevances communales ou d’ASA.

En résumé : un balayage vaut deux curages !